Subjectif : stage d'analyse | La couleur au cinéma

DATE :
20 novembre 2022
TARIFS :
15 euros

INTERVENANT :

Lieu

Foyer Rural de Florac   Voir sur la carte

Subjectif : stage d’analyse filmique

20 novembre 2022 : Partie 1 : les couleurs
Du noir et blanc à la couleur…
Couleurs primaires et sous-couleurs.
Scénographie classique de la couleur : la conscience colorée du Technicolor

9h30-12h30 et 14h-17h (A midi : repas partagé)
Foyer rural de Florac (Salle du haut)

Tarif : 15 €
Inscriptions : pierre@lanouvelledimension.fr

Dans un cadre

Les couleurs ont une histoire vieille comme le monde et dès son origine, le septième art tente de la retrouver par divers subterfuges, jusqu’au jour, où par la magie du Technicolor bichrome, elle fut !

Quelles sont les fonctions, les affects liés aux couleurs, leurs symboliques ? Ont-elles leur propre poétique ?

A travers de nombreux extraits par les participants, nous aborderons les six couleurs considérées comme essentielles par Michel Pastoureau, chacune dans sa dichotomie, puis les demi-couleurs et nuances préférées des cinéastes.

Après des débuts conflictuels, le bleu domine désormais l’Occident. A la tonalité méditerranéenne du Mépris et au bleu subjectif du Swimmer a succédé le raz de marée des années bleues électriques d’Amblin jusqu’aux grands bleus abyssaux de Cameron ou Besson et aux paysages mentaux de Michael Mann. Aujourd’hui, ce symbole de l’ordre redevient une couleur chaude…

Tranchant, le rouge primal s’imprime fortement sur notre rétine, comme un torrent de flux sanguin. Couleur de grenade, il véhicule depuis toujours passion et destruction, entre cris et chuchotements, , à vif et certains en ont développé l’(almodov’) art ou la phobie (Marnie). Il bouge le rouge, palpite, gicle, révèle.

Vert tendre des amours printaniers, vert émeraude de l’état de nature et label vert de notre planète, il reste ambivalent, changeant et trompeur, frelaté même. Mais il faut tenter sa chance « vert » son destin, car nul ne sait plus ce qui se cache vraiment derrière ses fonds verts et autres visions nocturnes.

Si les chinois affectionnent sa puissance, le jaune est la moins appréciée et la moins présente des couleurs primaires. Honnie en occident jusqu’à la fin du 19ème siècle, elle fut pourtant à Hollywood déifiée à l’extrême, nimbant tout personnage de ses ors. Mais le temps passant sur la yellow brick road mensongère, le jaune est aussi devenu couleur d’infâmie dans la Sin city.

Quant aux non-couleurs de certains, vitales ou ténébreuses, le blanc et le noir sont principales depuis l’Antiquité. Mais au cinéma, elles troublent, isolent, éclairant ou assombrissant les êtres et les choses. Symbole de la mort au Japon et couleur de l’absence dans Nothing ou d’un futur hygiéniste dans THX 1138, le blanc a perdu sa pureté laiteuse depuis les droogies kubrickien, pour devenir aveuglant (Midsommar). Alors qu’on brevette le noir « absolu » et que les « outrenoirs » de Pierre Soulages fascinent, il continue d’effrayer. Au cinéma, il a pour mission de manger le cadre et d’y dessiner les silhouettes au bord de l’abîme (Les visiteurs). Car dès qu’on baisse la lumière, le noir s’incruste partout et nous fait pénétrer « l’autre côté ».

Les demi-couleurs sont celles qui trouvent leur référent dans la nature. Le peu populaire et si gothique violet des chairs tuméfiées, l’exotique orange si flamboyant chez Sirk et ses descendants a connu son zénith dans le psychédélisme (Walkabout) mais brûle encore au moindre feu. Traditionnellement associé à la chair, celle insouciante de Marie Antoinette ou celles flapies des curistes , le rose a acquis des palettes plus gays. Couleur intestine des consensus mous, boueux, régressif et puritain, le marron se redore entre vernis rétro les tons plus chaleureux des peaux sombres.

Enfin, le gris du passé aux « mille nuances » est revenu en grâce depuis les années 90 et avec l’avènement des étalonneurs, ses camaïeux sont dans tous les films dystopiques. Le cinéma utilise aussi efficacement le beige et de tout un nuancier atmosphérique.

Des couleurs à « la » couleur…

Parce qu « un bleu n’est pas le même bleu à côté d’un vert, d’un jaune, d’un rouge. Pas d’art sans transformation. » (Robert Bresson), les premières compositions en technicolor se soucièrent d’efficacité narrative, cherchant à retrouver dans les compositions ce qui était jusqu’ici l’apanage de la lumière.

Étudiante en art formée à la couleur, Natalie Kalmus, épouse du co-inventeur du technicolor, se focalise sur leur sens. Les débuts bigarrés et l’arrivée du procédé trichrome vont l’inciter à imposer des chartes aux cinéastes hollywoodiens basées sur les effets psychologiques des couleurs. Il s’agit d’accorder les couleurs aux émotions et de redonner à certains objets leur rôle dans la narration. Intervenant dès le scénario et travaillant en amont avec les acteurs, Kalmus entendait proposer à chaque film une palette adaptée. Elle aura ainsi pleinement participé à la construction de l’esthétique clasique hollywoodienne.

Subjectif 18 mars 2023

La couleur (partie 2)

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