Stage Les monstres ! Partie 1

Le monstre... Créature ou simple individu dont l'apparence ou le comportement surprend les membres d'une société normée et qui alors se voit pointé du doigt.

DATE :
10 novembre 2018
HORAIRES :
3 journées
TARIFS :
Gratuit pour les adhérents / 25 € la journée sinon

INTERVENANT :

Lieu

La Nouvelle Dimension   Voir sur la carte

Categories

Saison 2018-2019 , Stages

Trois journées pour aborder les monstres à travers les âges, depuis leur imagerie dans la culture populaire jusqu’à leur invasion du septième art.

Le monstre… Créature ou simple individu dont l’apparence ou le comportement surprend les membres d’une société normée et qui alors se voit pointé du doigt. À la suite de la littérature qui les a créés et mythifiés, le cinéma n’a eu de cesse de mettre en scène ces formes nées dans la peinture antique ou la sculpture romane et depuis devenues peurs sociétales, pour mieux interroger nos cauchemars et les tendances à l’exclusion qui en découlent. En résumé, le septième art aura de tous temps célébré les monstres sous leurs aspects les plus terrifiants ou émouvants et ce, au cours de rituels de monstration cinématographique, entre horreur et jouissance.

Si dans les temps anciens, les monstres étaient chargés du pouvoir d’enchantement de l’inconnu, les études scientifiques décryptant par la suite les vieux symboles ont finalement créé de nouveaux héros de fiction, créatures plus effrayantes car mues par de noirs desseins, un peu à la manière des triptyques de Hieronymus Bosch où elles naissaient de la corruption morale et d’un goût de la transgression entraînant inévitablement la dégénérescence. En tout cas, quelle que soit l’époque, ils restent synonymes de phénomènes rares, inattendus, aussi soudains que les catastrophes, peut-être chargés d’un poil d’exotisme mais avant tout, facteurs de désordre.

Maniac cop (William Lustig)

Plutôt que de les lister en un fastidieux inventaire qui se plierait à la tératologie- la science des monstres – et à sa classification, nous préférerons les aborder à travers leurs rapports avec la société qui les entoure, et toujours les en sépare, le monstre restant le révélateur de l’être ou de la communauté qui se pense supérieure à lui. Nous mettrons donc un point d’honneur à gratter le vernis de la civilisation pour y révéler l’horrible, en mettant l’accent sur les dérèglements, tant dans les personnages ou groupes sociaux que dans les situations qu’ils engendrent et ce, pour traiter aussi ces films auxquels on ne penserait pas au premier abord…

Ce stage a pour objectif, à partir de nombreux extraits, d’aborder la fabrique filmique des monstres,  sous toutes leurs coutures, ou presque !

Samedi 10 novembre

Le monstre, terreur de la société

« je vis quelque chose dont la taille ne devait pas dépasser celle d’un rat ordinaire… C’était un être à formes humaines, mais hideusement naines. Derrière lui, d’autres identiques en tous points se pressaient. C’étaient des marmousets, d’immondes insectes ayant dérobé à la Divinité une image sacrée par la ressemblance. Et ces êtres, pourtant minuscules, étaient l’expression même de l’horreur, de la colère, de la haine et de la menace »

Jean Ray, Malpertuis.

Ce chapitre commencera par un rapide retour historique sur la notion de monstruosité à travers les âges. Mais cette partie n’aurait pas lieu d’être si le cinéma n’avait excellé à faire naître le désir et la terreur de voir enfin ces monstres,  par une dramaturgie spécifique où se retrouve toujours la scène de monstration originelle.

Basket case (Frank Henenlotter)

Si l’on en croit la monstruosité animale selon Etienne Wolff, trois critères (anomalie, malformations et monstruosité) définissent trois stades dans leur évolution, qu’on peut également appliquer aux monstres humains, les deux finissant par se mélanger, parfois même entre corps organiques et technologiques (Cyberculture). Des êtres au demeurant dotés de nouveaux caractères et pouvoirs effrayants. Après une galerie de curiosités (quelques monstres mythologiques ou devenus de véritables mythes à l’aune de la culture contemporaine), il sera d’abord question de prédation, en solitaire ou en groupe dans le cadre d’une invasion, le personnage – assez souvent extra-terrestre – se limitant à cette unique destination.

N’oublions pas que la reconnaissance du caractère monstrueux ne peut se faire que parce qu’on au préalable pris soin de redéfinir la notion d’humanité et fixé des critères communs comme des limites morales, qui permettent à chacun de jauger des êtres différents en fonction de la gravité des crimes au regard de leurs propres valeurs, particulièrement lorsque ceux-ci s’avèrent purement gratuits. Bref, à chaque individu son monstre et ce, depuis nos terreurs intimes enfantines, voire nos traumatismes.

Leatherface dans Massacre à la tronçonneuse (Tobe Hooper)

De l’absurdité tyrannique au décalage comportemental de certains serviteurs de l’ordre et des bonnes causes, les monstres gênent ce que l’on croyait pourtant bien établi. Ces briseurs de tabous nous proposent ainsi de nouvelles valeurs. Ils peuvent s’avérer maléfiques ou pathétiquement quotidiens. Trop humains ? Et dans certains cas de figures, la femme est le monstre de l’homme quand dans nos sociétés patriarcales, ce fut plus souvent le contraire. En fait, l’enfer c’est bien souvent les autres et les monstres ne cessent de nous renvoyer cette image, celle d’une société qui les juge, crée une infinité de boucs-émissaires, stigmatisant groupes ethniques ou sociaux, au gré du tir de barrage médiatique ou des grandes tendances. Une maladie comme la pédophilie est devenue une thématique tristement commune dont la propagation questionne aussi plus généralement celle des instincts prédateurs et de la consommation des émotions, notamment à l’heure où l’intelligence artificielle frappe à nos portes, et sa cohorte de machines folles et fantasmes potentiels. Enfin, c’est jusqu’à notre environnement qui est rendu monstrueux et vomit de spectaculaires phénomènes naturels.

Lords of Salem (Rob Zombie)

Bénévole dans un ciné-club, vous aimeriez mieux préparer vos programmations et vos animations ? Curieux, vous souhaitez vous former à la lecture de l’image ? Cinéphile, vous voulez parfaire votre connaissance sur l’histoire du cinéma ? Cinéaste en devenir, vous aimeriez prolonger vos cours du cinéma en petit groupe ?

Ce stage est ouvert à tous !

CONTACT

La Nouvelle Dimension
1, rue du Pêcher, 48400 Florac
04 66 31 42 61
lanouvelledimension@gmail.com

Association agréée Jeunesse et Education Populaire (n° 48.16.053)

Newsletter