Sport automobile sur grand écran : l’impossible victoire

Sport automobile sur grand écran : l’impossible victoire

Dès les premiers âges, un petit personnage avec moustache, chapeau melon et souliers trop grands, s’invitait de force dans le cadre nous masquant le sujet du reportage. Charlie Chaplin testait alors l’entre-sort dans Kids auto races at Venice. Avec humour, il posait déjà la problématique qui viendrait hanter les scénarios et les mises en scène des courses automobiles sur grand écran : l’impossible équilibre entre nécessités de la dramaturgie et spectacle de la vitesse pure. Depuis fort longtemps (les films de Cecil Hepworth dès 1900), les cinéastes se prennent le casque pour savoir comment passionner les spectateurs avec les évolutions les plus ronflantes des pilotes. S’il existe d’indéniables réussites, le chef d’œuvre ultime au sein de la fiction classique reste à faire. Ratissons large pour une sélection fortement inspirée par le récent Sport & Cinéma de Julien et Gérard Camy, mis à l’honneur à Florac dans cette nouvelle saison de La Nouvelle Dimension.

 

Speed racer

Top 15 des films à voir séance tenante :

1-L’Enfer marche au gaz (Martin Bureau, 2015) Présenté au festival 48 images seconde en 2017, ce court expérimental nous emporte au cœur d’un derby de démolition mythique, l’Enfer.

2- La foule hurle (The crowd roars, Howard Hawks, 1932). Le prototype du genre par un génie du cinéma. La paire Cagney-Hawks s’illustrera aussi dans les airs et avec encore plus de brio (Brumes).

3-Speed racer (Andy et Larry Wachovski, 2008). Adapté d’un vieux manga de Tatsuo Yoshida, les auteurs de Matrix transforment la ligne claire du scénario en un sublime exercice cinétique qui n’a aucun précédent à Hollywood. Unique et brillant.

4-La grande course autour du monde (Blake Edwards, 1965). Par le maître du burlesque, la course autour du monde la plus délirante jamais imaginée. Jack Lemmon et Tony Curtis, mieux que Satanas et Diabolo !

Le Mans (1971)

5-Le Mans (Lee H Katzin, 1971) LE film sur la mythique course des 24 heures du Mans, projet porté à bout de bras et à fond les manettes par Steve McQueen. Malheureusement, le tournage s’avérera compliqué et dangereux, la réalisation échouant finalement au petit artisan Lee H Katzin. “La vie, c’est la course. Tout ce qui vient avant ou après n’est que de l’attente”. Aussi, ce film extrême frôle avec classe le documentaire.

6-Ricky Bobby : roi du circuit (Adam McKay, 2006) Adam McKay et l’écurie Apatow au service du comique grinçant et déjanté de Will Ferrell pour tourner en dérision le Jours de tonnerre de Tony Scott. Avec Sacha Baron-Cohen. Culte !

7-Rush (Ron Howard, 2013) Ce que certains ont raté avec Ayrton Senna, Howard (dont on n’attendait, à tort, plus grand chose),  le réussit autour du mythique Niki Lauda. Enfin un film digne des meilleurs albums de Michel Vaillant (en mieux !).

8-Fast company (David Cronenberg, 1979) On sait depuis la passion du cinéaste pour les accidents de voiture et les plaisirs de la tôle froissée. Mais combien se souviennent de ce film peu connu dans le milieu des courses de dragsters? Curieusement, un film presque naturaliste!

9-The fast and the furious (John Ireland et Edward Sampson, 1954) La formule 1 de la série B, par l’écurie Corman. De l’intrigue criminelle à la réalisation, tout roule dans cette réalisation  d’un bad guy du cinéma américain.

Grand Prix (1966)

10-Grand prix (John Frankenheimer, 1966) Une formidable expérience immersive et pourtant ni le scénario ni son casting de luxe ne parviennent à passionner totalement. Frankenheimer magnifie le sport (ah le circuit de Montecarlo!) mais le  spectateur reste sur le bas côté. Le film mérite le détour pour le formidable générique de Saul Bass, ses très nombreuses innovations techniques (tournage en 65mm pour capter la vitesse réelle…) et visuelles. Il est enfin superbement monté ce qui lui vaudra un de ses trois oscars.

11-Bobby Deerfield (Sydney Pollack, 1977) Moins repu d’images sportives, le film de Pollack est un beau portrait de pilote bien servi par Pacino.

12-Mask of dust (Terence Fisher, 1954). A l’époque où la Hammer se cherchait encore et mettait en place ses structures de production, elle livre avec son réalisateur fétiche (futur père des Dracula et Frankenstein) un témoignage sur le milieu sportif anglais entrecoupé de nombreuses images d’archives.

Thunderbolt (1995)

13-Thunderbolt, pilote de l’extrême (@ Jackie Chan sous pression, Gordon Chan, 1995) Plusieurs films asiatiques notoires, mais pour la prise de risques, il fallait bien mentionner ce film du grand Jackie plutôt mal aimé à sa sortie. Agréable.

14-Un amour de coccinelle (Robert Stevenson, 1968) Classique old school du film pour enfants et qui contribua grandement à populariser la fameuse création de Volkswagen.

15-Virages (James Goldstone, 1969) Parce qu’il a donné la vocation à un Paul Newman qui finira même second aux 24 heures du Mans en 1979!

 

à ne pas manquer: Sport & Cinéma de Julien et Gérard Camy, éditions du Bailli de Suffren, 59 euros.

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